Maroc 2024, Episode 6
En ce jour du 29 janvier, date de publication de cet article, message personnel pour Thierry : Joyeux Anniversaire, p’tit frère
et quel merveilleux cadeau que celui que tu auras en juin prochain...
Lundi 22 janvier 2024
J’ai omis sur l’épisode 5 de vous montrer les photos de notre campement au camping Tissirt, au cœur de la palmeraie. Après notre installation, comme il est encore tôt, nous partons découvrir les environs à vélo.
Rencontre avec un villageois qui nous fait visiter le “gîte Zouala” dont il semble être le gérant ; la grande salle est superbe,
une des chambre avec un grand lit et deux lits pour enfant, zoom sur les plafonds qui sont magnifiques avec ce tressage de fibres de palmiers.
En revenant vers le camping, nous longeons ce qui ressemble à un champ de pierres et est en fait l’ancien cimetière du village ; la position des pierres permettait de savoir si la personne inhumée était un homme ou une femme.
A quoi reconnait-on un touriste au Maroc à votre avis ???
Mardi 23 janvier 2024
Aujourd’hui nous retrouvons Ali à 10 h 30 pour une promenade jusqu’au ksar tout proche puis dans la palmeraie avant d’aller déguster un couscous chez Hassan le propriétaire du camping. Nous sommes partis pour 2 h à 2 h 30 au plus de balade, ce qui nous va bien.
Et c’est parti, le ksar est à peu près à 1 km du camping.
Ali nous explique que ces palmiers qui font jusqu’à 30 mètres de haut ont près de 400 ans…
Sur le chemin, plusieurs enfants viennent vers nous ; ce sont les vacances scolaires. Nous leur donnons des stylos, des livres et deux d’entre eux reviendront vers nous un moment plus tard pour nous offrir en remerciement un dromadaire en fibres de palmier tressées.
Et nous voici dans l’ancien ksar dont une bonne partie des maisons est encore occupée.
Toutes les constructions sont en pisé, beaucoup sont ouvragées et le bois de palmier est omniprésent.
Certains des bâtiments sont assez hauts et entre ces murs, il fait déjà bien chaud. Heureusement la plupart des rues sont couvertes et offrent une agréable fraîcheur, voire une fraîcheur certaine ! Par contre, il y fait très sombre et nos lampes de téléphones portables seront les bienvenues.
D’ailleurs nous y rencontrerons un fantôme… mais gentil, hein, le fantôme !
Focus sur les plafonds où l’on retrouve le palmier, largement utilisé pour ces constructions même si le béton tend à le détrôner depuis quelques années.
Nous quittons le ksar pour nous aventurer dans la palmeraie. Ali y a travaillé toute sa vie et nous donne moult explications sur son fonctionnement. Nous en profitons pour lui parler de ces immenses plantations vues sur la route et il nous confirme qu’il s’agit de palmiers à dattes.
Il déplore l’état de celle que nous traversons, où les branches sèches et les troncs d’arbres morts jonchent le sol.
Il explique que plusieurs facteurs concourent au manque d’entretien : les jeunes quittent les ksars pour la ville afin de trouver un travail plus rémunérateur, il y a donc moins de construction ou de rénovation sans compter que le béton y remplace de plus en plus le palmier. Mais c’est l’arrivée du gaz qui est le plus en cause car il a remplacé le bois pour le chauffage. Du coup, l’élagage n’est plus fait ; les branches et les troncs morts restent sur place d’où un risque d’incendie accru. L’absence de pluie depuis deux ans majore ce risque et Ali signale plusieurs incendies importants ces dernières années.
Nous serons tous très surpris de découvrir que les tiges de palmier sont hérissées d’énormes épines… Nous apprendrons aussi qu’il y a des palmiers mâles et des palmiers femelles.
Un grand réseau de canaux, alimenté par le Ziz, dessert la palmeraie ; malheureusement, ils sont quasiment à sec et cette palmeraie que nous avons connue verdoyante et pleine de plantations (céréales, légumes) il y a 10 ans ne montre désormais que quelques rares carrés de verdures (orge, chou, luzerne et autres).
Le palmier n'a pas de tronc mais un stipe, tige - remplie de moëlle ou de fibres - formée par un faisceau de pétioles de feuilles palmées ou pennées. Il n'a pas non plus de branches mais des palmes. Ci-dessous, gros plan sur les fibres en question.
Comme nous l’expliquera Ali, tout est utilisé dans le palmier : le bois pour la construction et le chauffage, les branches en guise de petit bois mais aussi pour la confection de paniers et autres objets sans oublier les dattes bien évidemment pour l’alimentation mais aussi leurs noyaux qui - débarrassés des amandes - et réduits en poudre servent à faire du café ; quant aux amandes, elles donnent une huile très recherchée en cosmétique.
La récolte des dattes se fait de septembre à décembre. Faite de façon traditionnelle par des professionnels, elle nécessite de grimper tout en haut des palmiers, pieds nus et sans sécurité et ce quelle que soit leur hauteur. Ali précise qu’il y a des accidents et des morts tous les ans… Aussi, pour aider et "sécuriser" lors de l’ascension, les troncs sont entaillés pour former des “marches”…
Concernant les plantations que nous avons traversées précédemment, elles s’inscrivent dans le cadre d’un contrat-programme pour le développement des palmiers-dattiers mis en place par le gouvernement marocain. L’objectif est de poursuivre la réhabilitation de la palmeraie traditionnelle et l’extension des plantations. Ce contrat-programme prévoit de mobiliser 7,5 milliards de DH et la plantation de 5 millions de palmiers-dattiers, dont 3 millions au niveau des palmeraies traditionnelles et 2 millions dans les zones d'extension des plantations modernes.
Les palmiers des plantations modernes sont différents ; ils poussent beaucoup moins haut, restent à hauteur d’homme, permettent une récolte à la main “au sol” et suppriment ainsi les accidents dûs aux chutes.
Notre promenade dans la palmeraie se poursuit et la fatigue commence à se faire sentir. Il est 13 h 20 et cela fait près de 3 heures que nous marchons. La faim elle aussi se manifeste…
Focus sur ce palmier étayé par des cailloux et sur celui-ci qui repart vers le ciel après s’être posé au sol…
13 h 40, retour vers le camping ! La promenade de 2 h 30 a duré finalement 3 h 30, nous sommes un peu fourbus mais nous n’avons jamais été aussi proches du couscous
Nous nous retrouvons vers 14 h 30 chez Hassan où sa femme prépare le plat de service. Photo de droite : le four à pain familial.
Ici même le chien a sa niche en pisé avec armature de fibres de palmier…
Et nous voici attablés devant ce magnifique couscous qui s’avèrera délicieux avec une viande de bœuf fondante au possible.
Avant
pendant
Après !
Mercredi 24 janvier 2024
Nous quittons le camping de Tissirt pour rejoindre Zagora.
Vue aérienne du ksar où nous sommes venus hier, depuis la route.
Les feux tricolores au Maroc indiquent la durée de celui-ci…
Nous filons vers Zagora à travers des paysages superbes mais toujours très désertiques. Les Touaregs ont troqué leur dromadaire contre des mobylettes !
A la faveur d’une traversée de village, nous doublerons le SMICTOM local…
Dans cette région, ce sont les dromadaires qui broutent les arganiers…
et qui se promènent tranquillou au bord des routes.
Après notre pause repas que nous prendrons par le plus grand hasard dans la même ville qu’il y a quatre ans, Afnil (mais dans le resto d’à côté), nous poursuivons notre route et plus nous avançons, plus nous trouvons ces cultures sous tunnels
avec encore et toujours des bassines et des forages. Malgré mes recherches, je n’arriverai pas à trouver de quel culture il s’agit, de maraîchage ça c’est sûr mais lequel exactement ??
Devant ces paysages de western, on s’attendrait presque à voir les indiens arriver…
On commence à voir du sable ici et là s’accumuler, porté par le vent.
Zagora apparaît en milieu d’après-midi, au coeur de la palmeraie. Nous laissons un dernier grand troupeau de chèvres traverser devant nous (un marocain excédé nous doublera au risque d’écraser quelques bêtes !),
et nous voici au camping SINDIBAD de Zagora où Frank devra remonter sa fenêtre, tombée du camion !! Il faut dire que les trépidations sur la route ont été nombreuses pour ne pas dire incessantes.
Et en guise de conclusion, photo de ce camion/camping-car très coloré, stationné sur le camping voisin où les garçons sont allés faire un tour histoire de voir si c’était mieux qu’au SINDIBAD… - c’était mieux ! -
C’est tout pour aujourd'hui, vous pouvez maintenant reprendre une activité normale
A bientôt pour l’épisode 7…