Maroc 2019-2020, Episode 9

Vendredi 17 janvier 2020

De bonne heure (!!) et de bonne humeur, nous voilà tous installés dans le “Tassi Kiki” qui comme chacun le sait maintenant est le seul taxi où l’on peut faire pipi (même si c’est pas donné, rappelons-le !) et nous faisons route vers Essaouira d’où le Roi doit partir ce matin.

Contre toute attente, nous parvenons à nous garer facilement dans une petite rue adjacente au front de mer.  En dix petites minutes nous voici sur le port où règne une intense activité :

Les bateaux rentrent de la pèche et toute la gent ailée est sur le pied de guerre pour tenter de piquer ici ou là (et même les deux à la fois) quelques sardines… et elles y arrivent les mâtines, elles y arrivent même souvent au grand dam des marins qui ont fort à faire pour les empêcher de les piller.

Le port d’Essaouira est en pleine effervescence : ça circule à pied, en mob, en vélo, en voiture, en charrette attelée, en charrette à bras, en camion frigorifique ou pas… Y’en a qui veulent accéder au fond du quai, y’en a qui veulent sortir du port, tout le monde circule dans tous les sens, ça zigzague, ça contourne et même s’il faut parfois du temps pour que ça passe, ça finit par se faire et toujours sans

Ca discute, ça achète, ça négocie, ça parle fort, ça rigole, ça boit un thé au bord du trottoir… C’est vivant quoi ! Et odorant aussi car les marins préparent et vident les poissons en laissant les déchets à même le sol sur les quais pour le plus grand bonheur des mouettes (bis repetita) mais aussi des chats, les nombreux chats du port d’Essaouira.

Nous quittons le port pour découvrir la ville ; nous commençons par prendre un thé à la menthe en terrasse, certains retirent des sous à la banque et d’autres y oublient leur bâton de marche .

Puis nous partons dans le souk – sans guide - Nous y verrons des artisans dans un atelier qui travaillent le bois de thuya et réalisent de petites merveilles en marquèterie :

Les pièces qui la compose, appelées “touriks” sont toutes petites, cette forme en losange près de mon doigt se nomme “sboula”  et celles qui sont courbes se nomment “dfar” ; le bois est creusé à la main à la forme du tourik qui est ensuite inséré à petits coups de marteau précis…

Lorsque l’objet est terminé, il est longuement poli toujours à la main :

Pour confectionner un de ses damiers, il faut trois jours de travail : un jour pour le bois de thuya (marron), un autre pour le bois de citronnier (le clair) et un autre pour le bois d’ébène (noir).

Jouxtant l’atelier (qui fait partie d’une coopérative), il y a deux magasins où les pièces réalisées sont à vendre. Pas de pression, pas de marchandage infini : les prix sont inscrits sur chaque article et nous y verrons des merveilles d’artisanat telle cette table qui nous a totalement séduit Jean-Claude et moi mais dont nous n’avons pas l’utilité et encore moins la place dans Kiki3 pour la rapporter.

Dans un autre magasin nous avons vu ces objets, eux aussi remarquables de finesse, comme cette boite ronde

ou ce coffret

au couvercle ornementé avec de la nacre et du fil d’aluminium (là encore, un “rail” est creusé à la main puis le fil d’alu est inséré et forcé au marteau pour loger à l’intérieur).

Nous sillonnons les ruelles du souk

admirons les grilles et les portes des habitations

Alain ira chez le barbier se refaire une beauté

Jean-Claude jouera les majorettes avec son nouveau bâton (puisqu’il a oublié son bâton de marche devant le distributeur de billets) avant de se faire klaxonner “Balak balak” (attention, attention !) par une carriole à bras

 

Laurence se fera broyeuse de noix d’argan le temps d’une photo ; bien sûr la femme qui travaillait et lui a proposé d’essayer demandera une pièce en contrepartie… c’est le jeu ma pov’Lucette !

Nous nous perdrons dans cette immense magasin d’antiquités qui s’étale sur trois étages et dont l’entrée - qui ne payait pas de mine - ne laissait pas présager un tel labyrinthe empli de tout un bric à brac très vintage !

Laurence, Suzie et moi passerons un certain temps dans un magasin immense où l’on vend de tout, du textile, du bijou de pacotille, des articles de beauté, des articles de cuisine, bref pareil que dans un “bordel chinois” sauf que c’est à Essaouira… (* bordel chinois = magasin en Espagne où on trouve de tout mais vraiment de TOUT, en général dans une belle pagaille et toujours tenus par des chinois. Du coup J-Claude et moi les appelons des bordels chinois !).

Nous repartons le long de la rue à la recherche des hommes partis devant et nous tombons en admiration devant ces sculptures métalliques réalisées à partir de pièces diverses de récupération : des chaînes de vélos, des objets du quotidien (réveil, passoire, théière, entonnoir, lampe de poche, …).

Un peu plus loin, notre regard est attiré par ces têtes de chèvre réalisés en tressage…

Nous retrouvons nos maris attablés et attendant qu’on leur serve un whisky marocain (= un thé à la menthe).

Nous serons amusés par cette fresque murale représentant Picsou poussant un charriot rempli de billets… sur le mur d’une agence bancaire 

 

L’après-midi tire à sa fin, nous reprenons le “Tassi Kiki” pour retourner au camping où nous attend un bon couscous. Ci-dessous les voyageurs dans le “Tassi Kiki”.

 

Samedi 18 janvier 2020

Nous quittons le camping “Le Calme” avec ses paons,

Frank donnera ses derniers morceaux de pain à l’ânon du camping,

Nous quittons Essaouira pour Safi et surtout aller sur la plage Lalla Fatna où nous avions passé une nuit il y a 8 ans et où nous voulons emmener nos amis car le site est superbe.

L’arrivée sur Safi depuis Essaouira n’est pas engageante ; nous traversons en effet une très longue zone industrielle avec de hautes cheminées enfumant la région…

C’est jour de marché à priori et la circulation est difficile.

Ici ce ne sont pas les pieds de chèvre mais de boeufs qui pendent aux étals des boucheries.

Nous ne ferons pas halte à Safi (dommage pour les poteries que Laurence et moi souhaitions voir et peut-être même acheter) et nous filons directement vers la plage Lalla Fatna.

Nous serons très surpris par ces chevaux qui cherchent à manger dans les poubelles…

et notre déception sera grande en atteignant la plage de Lalla Fatna où il est désormais interdit de bivouaquer.

Lalla Fatna c’est une plage qui dispose d’installations construites en dur et de parkings en terrasses étagées qui descendent vers la mer. La descente est assez vertigineuse mais le point de vue est exceptionnel. La plage en elle-même est très prisée des surfeurs.

Nous ne ferons que passer sur le grand parking (créé depuis notre précédente venue),

Nous prendrons quelques photos du site

et nous repartirons direction Oualidia et sa lagune.

Nous serons littéralement assaillis par les vendeurs de poissons & crustacés alors même que nous ne sommes pas encore garés !

Nous irons nous promener sur la plage de Oualidia

et admirerons les “souffleurs”, ces trous dans la roche dans lequel le ressac s’engouffre et projette l’eau,

Nous admirerons également la lagune.

Demain nous quitterons Oualidia, destination Casablanca.

Comments

[caleg]

Coucou tous.

Notre balluchon est prêt et nous envolons pour Marrakech demain. On vous fera coucou du hublot. En tout cas bravo pour les reportages. Bises

[marco37]

Bonjour Mimie et Jean-Claude,



Mimie, je suis ravie de lire tes lignes, c'est très agréable de revoir certains endroits parcourus.....lors de notre unique passage au Maroc fin 2007/début 2008.



Il est vrai que toutes leurs fabrications en thuya sont magnifiques et les poteries de Safi également.



J'ai lu avec intérêt l'article concernant les chèvres dans les arganiers.

J'ignorais que certains faisaient de l'argent avec ces poses.



Profitez de ces beaux paysages et soyez prudents.



Gros bisous de nous deux.



Maryse